Raphaël CARACO
Travail réalisé par les élèves de Terminale de la Cité Scolaire Internationale de Lyon, à une date non précisée et antérieure au début du projet européen Convoi 77.
Né le 25 juillet 1927 à Lyon, Raphaël CARACO a été déporté par les Nazis le 31 juillet 1944, soit à l’âge de 17 ans.
Il habitait, à cette époque, au 11 rue de Turenne, à Lyon, et était scolarisé au Lycée de la Martinière-Terreaux.
Ce jeune homme est malheureusement décédé avant d’avoir pu rejoindre son foyer et retrouver sa mère, déportée en même temps que lui…
Nous vous proposons de retracer, au moyen de quelques documents, le parcours de Raphaël CARACO à partir de son arrestation
Avant d’être arrêté puis déporté, Raphaël était scolarisé au Lycée La Martinière-Terreaux, comme en témoigne la fiche d’inscription remplie par sa mère le 6 mai 1943, soit un peu plus d’un an avant son arrestation (cf photo).
D’après cette fiche, nous pouvons voir que Raphaël n’était pas fils unique et qu’il avait la nationalité française. Son petit frère d‘environ 10 ans avait pu rester chez ses grands-parents. Ses parents étaient employés de commerce, ce qui devait leur garantir une source de revenus suffisante.
Raphaël CARACO a été arrêté en juillet 1944, pendant les vacances d’été, par des collaborateurs habillés en civil et a été embarqué dans la prison de la Gestapo.
Ce bulletin scolaire témoigne de sa disparition après une année seulement passée dans son lycée. En effet, ce bulletin, qui recense des résultats obtenus sur plusieurs années, n’est rempli qu’au niveau de l’année 1943-1944 (cf photo).
L’année suivante ne comporte qu’une mention « DEPORTE EN ALLEMAGNE »
Après avoir été arrêté, Raphaël est immédiatement envoyé à Drancy le 13 juillet 1944. Il n’y arrivera que le 24 juillet.
Drancy était le camp de transit majeur pour les déportés en provenance de France et était souvent appelé l’ « antichambre d’Auschwitz ».
Le certificat (cf photo) atteste que Raphaël CARACO a séjourné pendant une semaine à Drancy, jusqu’au 31 juillet, date à laquelle il quitte le camp pour sa terrible destination…Après avoir passé une semaine au camp de transit, Raphaël doit à nouveau partir.
Cette fois-ci, il ne s’agit pas de parcourir les 500 km qui séparent la rue de Turenne du camp de transit, mais bel et bien les 1500 km entre Drancy et le camp d’Auschwitz-Birkenau…
Raphaël est parti au sein du convoi n°77, qui est le tout dernier convoi partant de Drancy en direction d’Auschwitz…
D’après l’extrait de la liste des déportés de cet ultime convoi (photo), Raphaël CARACO a été déporté avec sa mère Louise, qui elle-aussi avait fait partie du dernier convoi.
Raphaël CARACO a, dans son funeste destin, eu une infime part de chance.
De là, il est emporté le 28 octobre 1944 à Stutthof (matricule 99340) et en novembre à Hailfingen (matricule 40534). En février il est transporté de Hailfingen à Vaihingen/Enz.
En effet, il était toujours en vie le jour de la libération des déportés au camp d’Auschwitz.
Les différentes photographies connues de Raphaël nous informent d’une certaine forme physique chez ce jeune homme, qui a probablement été conservé pour le travail au camp
Sa libération par l’armée française a eu lieu le 7 avril 1945 d’après la fiche de renseignements (voir photo).
Si Raphaël a eu la chance de survivre à l’extermination qui se passait dans les camps nazis, il a malheureusement payé de sa vie les mauvaises conditions que tous ont subi au camp.
Raphaël a eu le temps d’écrire une lettre deux jours après sa libération (voir photo).
La principale information que nous tirons de cette lettre est son état de santé préoccupant.
Il se dit « malade » et affirme avoir été envoyé deux mois avant « dans un hôpital où on vous fait plutôt mourir que de vous soigner ». En vérité il s‘agissait du camp Vaihingen/Enz.
Le 3 mai 1945 il sera conduit dans un hôpital allemand nommé « Reichenau », réquisitionné par les Français. C’est probablement là qu’il mourra…
Seule sa mère, séparée de lui, est en effet revenue en France…
Robert (Raphaël), comme sa mère, Louise, arrêtée le même jour 11 rue de Turenne à Lyon, a séjourné au fort de Montluc avant d’être transféré à Drancy.
Raphaël/Robert Caraco a quitté Auschwitz (matricule B. 3712) pour le camp de Stutthof le 28 octobre 1944 (matricule 99 340), puis il est dirigé vers Hailfingen en novembre 1944 (matricule 40534). En février 1945, il est transféré à Vaihingen/Enz, et c’est là qu’il est libéré par l’armée française le 7 avril 1945. Très mal en point, il est envoyé dans une maison de santé à Reichenau, où il meurt. Sa mère lui a survécu. Sources: Volker MALL « Mémorial du camp annexe Hailfingen-Tailfingen » (2017); la partie concernant les hommes déportés du convoi 77 que ce chercheur a pu identifier a été traduite de l’allemand spécialement pour l’asscoiation Convoi 77
L’ extrait de l’acte de naissance de Raphaël précise qu’il est né à Lyon dans le 2e arrondissement de Joseph Caraco et Cadoum Alcabez, qui se fait appeler ensuite Louise. Celle-ci meurt à Paris le 17 sept 1954 (elle résidait 4 rue Henri Duchêne), tandis que son père vit à Paris, 83 rue de la Roquette. La famille, installée au 11 rue de Turenne à Lyon (6e étage) au début de la guerre, avait 2 fils, selon le témoignage d’une voisine. Le 2e fils aurait eu une dizaine d’années et aurait été laissé aux grands-parents après arrestation de la mère, venue prendre des nouvelles de son fils arrêté (à confirmer). Le père se cache.
Arrestation par des « miliciens ». Raphaël et sa mère sont arrêtés tous les 2 le 13 juillet 1944 et envoyés à Montluc.